Ecotrans*féminismes
L’écotransféminisme est un concept formulé par Emma Bigé et Clovis Maillet dans leur essai paru en 2025 qui vise à formuler une pensée écoféministe trans*.
Ecofeminism is a concept formulated by Emma Bigé and Clovis Maillet in their essay published in 2025, which aims to formulate a trans* ecofeminist ideology.
Trans*, orthographié avec une astérisque signifie une ouverture, un mouvement vers, et non une identité figée. Trans* est un être au monde, un mode d’existence et d’appréhension qui repose sur le passing autrement dit les traversées, l’émerveillement sur les possibles plutôt que la recherche de préservation, la possibilité de deuils de ce qui est en train ou a déjà changé. Une pensée éco-trans* n’est jamais réactionnaire ou conservatrice, elle est du côté de ce qui n’est pas encore, de ce qui est en devenir et accueille ce qui est déjà là. (À l’opposé de l’écofascisme)
Trans*, spelled with an asterisk, signifies openness and movement rather than a fixed identity. Trans* is a way of being in the world, a mode of existence and understanding based on passing, or crossing over, marveling at possibilities rather than seeking preservation, and the possibility of mourning what is changing or has already changed. Eco-trans* thinking is never reactionary or conservative; it is on the side of what is not yet, of what is becoming. (As opposed to eco-fascism)
“Car en prenant soin des vies toxiques, en inventant d’autres parentés, en veillant sur les mort*es, en changeant les manière de faire et de penser le sexe, en apprenant à aimer les transitions, les communs trans* s’efforcent de créer des mondes habitables non seulement pour les personnes trans*, mais pour toustes”
Avec l’écoféminisme, l’écotrans*féminisme partage le refus de la normalisation et l’intégration à l’ordre établi. Il ne s’agit pas de vouloir l’égalité (avec les hommes blanc hétéro) mais de changer le système de valeurs qui régit l’ordre social et moral. L’écotransféminisme est une pensée de l’impur qui ne souhaite pas se blanchir. C’est pourquoi le concept est en capacité d’affirmer une coalition pleine et entière avec les vivants et l’ensemble des marginau*les. Il s’agit de rester dans le trouble et vivre avec, plutôt que de promouvoir une utopie qui éradique les conséquences de nos erreurs et les vivantx qui sont néx ou dépendent de ces hybridations.
Like ecofeminism, ecotrans*feminism rejects normalization and integration into the established order. It is not about seeking equality (with white heterosexual men) but about changing the value system that governs the social and moral order. Ecotransfeminism is a philosophy of impurity that does not seek to whitewash itself. This is why the concept is capable of affirming a full and complete coalition with living beings and all marginalized groups. It is about remaining in turmoil and living with it rather than promoting a utopia that eradicates the consequences of our mistakes.
Ainsi la position écotransféministe questionne la logique dominante tout en restant du côté de ce qui dévie. Il s’agit de critiquer les structures et institutions d’oppression qui rendent la vie impossible (à tout hasard le capitalisme, le patriarcat, l’hétéronormativité etc.), tout en vivant, en acceptant, en accueillant même les conséquences déjà là : les vies cyborgs et mutantx, crips et plastiques, les déviants, les mortx, les enfants du compost.
Thus, the eco-feminist position questions the dominant logic while remaining on the side of what deviates from it. It involves criticizing the structures and institutions of oppression that make life impossible (such as capitalism, patriarchy, heteronormativity, etc.), while living with, accepting, and even welcoming the consequences that already exist: cyborg and mutant lives, crips and plastics, deviants, the dead, and the children of compost.
À lire :
Emma Bigé et Clovis Maillet, Écotransféminismes, Ed. les liens qui libèrent, 2025
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