Prenez soin de vous
Prenez soin de vous est une exposition construite en cadavre exquis visuel. D’une page à l’autre une forme en appelle une autre, tenues entre elles par un fil de résonance étroit. Prenez soin de vous est une récit curatorial qui tente de déconstruire progressivement le regard : « Soigner n’est pas prendre soin. La douleur est un être au monde. La maladie ne nous appartient pas. Être valide est une construction sociale. Guérir n’est pas une finalité. La mise à distance est une structure Occidentale. La relation est un choix. La mort une compagne troublante. La déchirure des âmes silencie les dominations.
La tendresse est politique. La patience aussi. La douceur surtout. » (Céline Poizat)
une 6e (et dernière) exposition imprimée dédiée à l’intime et au soin, la chair et le trauma. Avec pour la première fois une composition chorale de textes, par la curatrice et critique d’art fondatrice du projet Céline Poizat, cette dernière parution NONFICTION offre un virage éditorial poétique intime qui ne lassera pas de résonner avec les vécus marginaux et les aspirations pour une autre vie. Prenez soin de vous est un au revoir attentionné à cette génération d’artistes qui font de leurs vécus individuels une révolution des imaginaires collectifs.
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Prenez soin de vous (Take care of yourself) is an exhibition constructed as a visual exquisite corpse. From one page to the next, one shape calls out to another, held together by a narrow thread of resonance. Prenez soin de vous is a curatorial narrative that attempts to gradually deconstruct the gaze: “To care is not to take care. Pain is a being in the world. Illness does not belong to us. Being able-bodied is a social construct. Healing is not an end in itself. Distancing is a Western structure. Relationship is a choice. Death a troubling companion. The tearing apart of souls silences domination.
Tenderness is political So is patience. Above all, gentleness. (Céline Poizat)
a 6th (and final) print exhibition dedicated to intimacy and care, flesh and trauma. Featuring for the first time a choral composition of texts, by the project’s founding curator and art critic Céline Poizat, this latest NONFICTION release offers an intimate poetic editorial shift that will never tire of resonating with marginalized experiences and aspirations for another life. Prenez soin de vous is a thoughtful farewell to a generation of artists who are turning their individual experiences into a revolution in the collective imagination.
“Parler de care ces derniers temps peut me troubler. On en parle un peu de partout, tout le temps, tout en vivant dans un modèle individualiste où 134 féminicides sont recensés rien qu’en France chaque année, où des enfants meurent sous les bombes, où 70 milliards d’êtres vivants terrestres par an sont tués pour notre consommation, où renoncer à prendre l’avion est plus difficile que souhaiter la survie des plantes qui nous permettent de respirer. Prendre soin donc. Qu’est-ce à dire ? Changer de paradigme.”
Contents
Arnaud Adami
Carla Adra
Jaana-Kristiina Alakoski
Angélique Aubrit & Ludovic Beillard
Carla Barkatz
Jeanne Beyaert
Lucile Boiron
Laura Bottereau & Marine Fiquet
Clémence Bruno
Solveig Burkhard
Laurie Charles
Zoé Chauvet
Célia Coëtte
Sacha Collin-Rivière
Anna de Castro Barbosa
Romane de Watteville
Stine Deja
Gioia di Girolamo
Ines Dobelle
Antoine Donzeaud
Lucie Férézou
Côme Ferrasse
Aurélie Ferruel et Florentine Guédon
Anaïs Gauthier
Constantin Hartenstein
Camille Juthier
Eliska Konečná
Sido Lansari
Anne Le Troter
Bence Magyarlaki
Anastasia Simonin & Kazuo Marsden
Caroline Mauxion
Louise Perrussel
Simon Petit Fort
Théo Pézeril
Benoit Pieron
Marilou Poncin
Sabrina Rothlisberger-Belkacem
Marguerite Rouan
Adèle Salaün-Meuriot
Camille Sart
Hugo Servanin
Nanténé Traoré
Jeanne Vicérial
Liao Wen
Grace Woodcock
Inês Zenha
Ne me demandez pas de vous expliquer cette histoire. Comme toute histoire il y a ce qu’elle vous dit, et ce qu’elle ne vous dira pas.
Elle vous dira sûrement que soigner n’est pas prendre soin et que la mise à distance est une découpe des corps ; une froide dissociation sociale qui s’inscrit dans les chairs. Elle vous remontera peut-être l’échine à coup de frissons, le dégoût n’est jamais loin. Elle vous parlera aussi de co- habitation, de co-existence. De plaisirs, de fluides, de re/ sistance. Cette histoire explore les marges qu’il nous est parfois données de vivre. De l’amour à la mort. La tendre innocence des coeurs simples. Les tréfonds de nos âmes réclament des câlins pour combler les vides qu’on nous a laissés, pour entendre la colère qui nous abasourdit, pour rendre une pulsation à ces coeurs arrachés. Des plaies béantes qui peinent, et qu’on chérit parfois. Re/parer nos faiblesses, s’endormir, s’embrasser.
Ce qu’elle ne vous dit pas, cette histoire, c’est qu’après elle, c’est la fin.
Prenez soin de vous
Don’t ask me to explain this story to you. Like any story, there’s what it tells you, and what it won’t tell you.
It will surely tell you that caring is not the same as taking care, and that distancing is a cutting up of bodies; a cold social dissociation that is inscribed in flesh. She’ll probably send shivers down your spine – disgust is never far away. It will also speak to you of co- habitation, co-existence. Pleasures, fluids, resistance. This story explores the margins we are sometimes given to live on. From love to death. The tender innocence of simple hearts. The depths of our souls cry out for cuddles to fill the voids we’ve been left, to hear the anger that stuns us, to give a pulse back to these torn hearts. Open wounds that hurt, and that we sometimes cherish. To repair our weaknesses, to fall asleep, to embrace.
What this story doesn’t tell you is that it’s the end.
Take care of yourself