Sorcière
Dans l’inconscient collectif la SORCIERE est associée à l’obscurantisme du Moyen Âge. Pourtant elle est une construction du pouvoir politique et de l’Eglise à la fin du XVIe siècle, un bouc émissaire : la femme seule, la femme en connaissance des savoirs populaires du soin, la pierre angulaire de la solidarité communale.
In the collective unconscious, the WITCH is associated with the obscurantism of the Middle Ages. Yet she was a construct of political power and the Church at the end of the 16th century, a scapegoat: the lone woman, the woman with knowledge of popular knowledge of care, the cornerstone of communal solidarity.
La sorcière apparaît comme une diversion aux mouvements hérétiques naissants de la fin du Moyen Âge, contestants tant le servage que la naissance du salariat comme domination de la classe travailleuse, au mouvement de privatisation des terres (enclosures) et des savoirs (notamment médicaux) par une classe masculine dominante, bref les prémices du capitalisme à l’ère où le protestantisme rend ses lettres de noblesse à l’enrichissement personnel comme signe divin.
The witch was seen as a diversion from the heretical movements that were emerging at the end of the Middle Ages, challenging both serfdom and the birth of wage-labour as the domination of the working class, the movement to privatise land (enclosures) and knowledge (particularly medical knowledge) by a dominant male class – in short, the beginnings of capitalism at a time when Protestantism was giving pride of place to personal enrichment as a divine sign.
Pour une partie des (éco)féministes contemporaines la sorcière est un étendard de la contestation du modèle de société capitaliste et patriarcal. Il n’est plus question d’égalité femme-homme, il est question d’un changement de paradigme sociétal : un retour de la solidarité, du soin, de la transmission, du partage et de l’inclusion.
For some contemporary (eco)feminists, the witch is a standard of protest against the capitalist and patriarchal model of society. It’s no longer a question of gender equality, it’s a question of a societal paradigm shift: a return to solidarity, care, transmission, sharing and inclusion.
👀 à lire :
Silvia Federici, Caliban & la sorcière, Entremondes, 2014 (2004)
Starhawk, Rêver l’obscur, femmes, magie et politique, Cambourakis, 2015
Françoise d’Eaubonne, le sexocide des sorcières, Diable Vauvert, 2023 (2019)
Barbara Ehrenreich et Deirdre English, Sorcières, sage-femmes et infirmières, une histoirE des femmes soignantes, Cambourakis, 2014 (1973)
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