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Un concept

Ecosocialisme

  • What ?
    Marx se met (vraiment) au vert

Développée dans les années 1970, l’écosocialisme est une école de pensée éco-politique anti-capitaliste. À ce titre elle se positionne comme une pensée révolutionnaire, il s’agit de changer l’ordre social et économique en profondeur. L’écosocialisme reprend les principes de la pensée marxiste avec une critique du productivisme et de l’autoritarisme bureaucratique et une conscience de enjeux écologiques. Les auteur-ices phares de cette pensée économique (R. Carlson, André Gorz, Löwy) démontrent que le capitalisme vert est impossible et les mesures de fiscalité réparatrices et compensatoires (ex. taxe carbone) inefficaces.

Developed in the 1970s, ecosocialism is an anti-capitalist eco-political school of thought. As such, it positions itself as revolutionary thought, aiming for far-reaching changes to the social and economic order. Ecosocialism takes up the principles of Marxist thought, with a critique of productivism and bureaucratic authoritarianism, and an awareness of ecological issues. The leading authors of this kind of economic thinking (R. Carlson, André Gorz…) demonstrate that green capitalism is impossible, and that remedial and compensatory tax measures (e.g. carbon tax) are ineffective.

L’écosocialisme opère donc un changement de paradigme économique, passant de la micro-rationalité de l’homo economicus de la micro-économie néo-libérale (ie. Comment maximiser à l’échelle individuelle mon profit) à la macro-rationalité sociale et écologique (ie. Comment maximiser l’équilibre d’un groupe social et environnemental), tout en évitant la macro-rationalité productiviste et bureaucratique de la pensée marxiste historiquement appliquée (ie. Comment produire plus par et pour touxtes). L’écosocialisme prône un « réencastrement » (K.Polanyi) de l’économie dans les besoins sociaux, c’est à dire demande de subordonner la valeur d’échange des biens à la valeur d’usage des biens. En d’autres termes éradiquer l’inutile et subordonner la production aux besoins sociaux et aux exigences environnementales. Concrètement cela passe par la question de ce qui nous est nécessaire individuellement (eau, nourriture, vêtements, logements) et collectivement (santé, éducation, transport), et la suppression de la publicité.

Ecosocialism thus operates an economic paradigm shift, moving from the micro-rationality of the homo economicus of neo-liberal micro-economics (i.e. how to maximize my individual profit) to social and ecological macro-rationality (i.e. how to maximize the equilibrium of a social and environmental group), while avoiding the productivist and bureaucratic macro-rationality of historically applied Marxist thinking (i.e. how to produce more by and for everyone). Ecosocialism advocates a “re-embedding” (K. Polanyi) of the economy in social needs, i.e. subordinating the exchange value of goods to the use value of goods. In other words, eradicate the useless and subordinate production to social needs and environmental requirements. In concrete terms, this means questioning what we need individually (water, food, clothing, housing) and collectively (health, education, transport), and doing away with advertising.

“La supériorité du "socialisme postindustriel" sur le capitalisme, c'est qu'au lieu de l'impossibilité de la croissance perpétuelle y soit subie comme crise et régression du niveau de vie, la décroissance de la production sociale résulte du choix de la décroissance productive : c'est à dire du choix de faire plus et de vivre mieux avec moins." ”
André Gorz, postface à Adieux au prolétariat, 1980

L’écosocialisme repose sur la socialisation des moyens de production, la redistribution des richesses et une planification démocratique (ie. par l’ensemble des citoyen*nes) des décisions d’investissement et de changements technologiques, au service de la société (vs. Décision par l’Etat ou les lois du marché; coucou Elon et Mark 👋🏾 ). C’est donc un projet de démocratie participative, avec comme clef de voute la réduction du temps de travail au profit du temps de loisir collectif, de créativité et d’engagement individuel dans le débat démocratique et la décision publique économique.

Ecosocialism is based on the socialization of the means of production, the redistribution of wealth and the democratic planning (i.e. by all citizens) of investment decisions and technological changes, in the service of society (vs. decisions by the state or the laws of the market; cuckoo Elon and Mark 👋🏾 ). It’s a project of participatory democracy, with the keystone being the reduction of working hours in favor of collective leisure time, creativity and individual involvement in democratic debate and public economic decision-making.

L’écosocialisme a été nourri et influencé par ses relations intellectuelles avec les mouvements voisins de l’époque, tels que l’écologie sociale, le socialisme libertaire, l’écoféminisme ou l’écologie profonde. Pour autant il s’en distingue par plusieurs prises de position caractéristiques.

D’une part, il demeure un mouvement critique global (à l’échelle de l’ensemble d’une société) et se positionne comme seule alternative au capitalisme, à revers de la pensée socialiste libertaire/ l’éco-anarchisme qui prône le contournement de l’Etat et l’auto-gestion locale.

D’autre part, c’est aussi une pensée de l’écologie politique qui se caractérise aussi par son indistinction entre environnement naturel et environnement artificiel (parce que créé par l’humain), s’opposant ici pour partie à l’écologie profonde. L’écosocialisme considère l’écologie comme l’intérêt pour l’environnement de vie de l’ensemble des êtres vivants et non la seule « protection de la nature », souhaitant (entre autres) éviter les dérives et récupérations écofascistes que les discours sur la « nature » peuvent ouvrir.

Ecosocialism was nourished and influenced by its intellectual relations with neighboring movements of the time, such as social ecology, libertarian socialism, ecofeminism and deep ecology. However, he distinguished himself from these movements through several characteristic positions.

On the one hand, it remains a global critical movement (on the scale of an entire society) and positions itself as the only alternative to capitalism, in contrast to libertarian socialism/eco-anarchism, which advocates bypassing the state and local self-management.

On the other hand, it is also a form of political ecology that is characterized by its indistinction between the natural environment and the artificial (because created by humans) environment, in part opposing deep ecology. Ecosocialism sees ecology as an interest in the living environment of all living beings, and not simply as “protecting nature”, wishing (among other things) to avoid the ecofascist drifts and recuperations that discourses on “nature” can open up.

à lire 👀 :

André Gorz, Adieux au prolétariat, Ed.Galilée, 1980

Françoise Gollain, André Gorz et l’écosocialisme, Ed. Le passager clandestin, collection Les précurseurs de la décroissance, 2021 (2016)

Mickel Löwy, écosocialisme ; l’alternative radicale à la catastrophe écologique capitaliste, Ed. Le temps des cerises, 2020

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