Ecopsychologie
L’écopsychologie est un concept proposé par Théodore Roszak pour lier la réflexion sur le bien être psychique des humains à la survie de l’environnement qui les entoure. L’écopsychologie est une perspective psychologique issue de la deep ecology ; c’est l’intuition qu’il ne peut y avoir de définition strict du « moi » par les seules barrières corporelles, et que ce qu’on nomme « individu » en Occident semble bien moins clair qu’il n’y paraît.
Ecopsychology is a concept proposed by Theodore Roszak to link reflection on the psychological well-being of humans to the survival of the environment around them. Ecopsychology is a psychological perspective stemming from deep ecology; it is the intuition that there can be no strict definition of the ‘self’ by bodily barriers alone, and that what we call the ‘individual’ in the West seems far less clear-cut than it appears.
L’écopsychologie propose de reconsidérer la définition du « moi » en élargissant ses frontières à l’environnement qui nous entoure, en le rendant poreux aux énergies et émotions du vivant avec lequel iel cohabite. L’écopsychologie lie donc fondamentalement la psyché humaine au destin de son environnement. Reprenant l’idée d’un « inconscient collectif » de Carl Jung, le mouvement parle d’un « inconscient écologique » qui sous tend l’ensemble des interactions sociales. Dans cette idées, non seulement nous allons bien si et seulement si notre environnement va bien mais nous pouvons aussi déceler que notre environnement va mal parce que nous développons des déséquilibres et des maladies psychiques propres à notre époque.
Ecopsychology proposes to reconsider the definition of the ‘self’ by extending its boundaries to the environment around us, making it porous to the energies and emotions of the living beings with which it coexists. Ecopsychology thus fundamentally links the human psyche to the destiny of its environment. Taking up Carl Jung’s idea of a ‘collective unconscious’, the movement speaks of an ‘ecological unconscious’ that underlies all social interactions. In this idea, not only are we fine if and only if our environment is fine, but we can also detect that our environment is going badly because we are developing imbalances and psychic illnesses specific to our era.
“La pollution toxique, l’épuisement des ressources, l’extinction de nos espèces compagnes, tout cela nous parle, si seulement nous voulons bien l’écouter, de notre moi profond.”
L’écospychologie propose de sortir l’individu, au sens contemporain du terme, du centre de la réflexion psychologique, pour l’inclure dans un grand « Soi », déjà bien théorisé par Arne Naess. L’homme n’est pas le seul maître de sa psyché et ne peut pas trouver toutes les réponses à ses maux à l’intérieur de lui. Il est parfois le réceptacle d’un déséquilibre de son environnement et de son lien à cet environnement. On pense alors par exemple à la « solastalgie » de Glenn Albrecht. Ce mal de l’environnement, alors qu’on y est encore, parce que celui-ci a tellement changé.
Ecospychology proposes taking the individual, in the contemporary sense of the term, out of the centre of psychological reflection, and including it in a greater ‘Self’, already well theorised by Arne Naess. Man is not the sole master of his psyche and cannot find all the answers to his ills within himself. He is sometimes the receptacle of an imbalance in his environment and his link to that environment. Glenn Albrecht’s ‘solastalgia’ comes to mind. The ache of the environment, while you’re still in it, because it has changed so much.
L’écospychologie a plusieurs mérite. D’une part de sortir les sciences humaines de leur démarche nombriliste humaniste. D’autre part d’élargir le cercle de considération de l’espèce humaine en liant son destin à son environnement. Enfin elle permet une reflexion conjointe sur l’épuisement des milieux militants et l’impossible mise en mouvement d’une grande partie de la population, réfractaire à la prise de conscience écologique bien que moralement épuisée par le mode de vie consumériste et capitaliste. Bref, comment considérer les écologistes comme des guérisseurs et non des emmerdeurs.
Ecospychology has several merits. Firstly, it takes the human sciences out of their humanist navel-gazing. Secondly, it widens the circle of consideration of the human species by linking its destiny to its environment. Finally, it allows us to reflect jointly on the exhaustion of militant circles and the impossibility of getting a large part of the population to move, resistant to ecological awareness despite being morally exhausted by the consumerist and capitalist way of life. In short, ecologists should be seen as healers, not troublemakers.