Clément Courgeon

Clément Courgeon signe un art troubadour. Clement Courgeon pioche dans le folklore occidental, que ce soit le carnavalesque, le clownesque, le saltimbanque, le travestissement ou le catch pour bricoler des personnages qui relèvent d’une poésie de l’absurde. Le travail de l’artiste opère un renversement des valeurs : l’inutile prend position, le spectacle et l’exagération sont posés en principe comme pour démembrer les récits hypocrites de normalité et de performance.
Clément Courgeon creates troubadour art. Clement Courgeon draws on Western folklore, whether carnivalesque, clownish, acrobatic, drag or catch, to cobble together characters that are the poetry of the absurd. The artist’s work reverses values: the useless takes a stand, spectacle and exaggeration are posited as a principle, as if to dismember hypocritical narratives of normality and performance.

La palette esthétique de l’artiste est reconnaissable. Un trait naif, des franges, des casques à cornes et des gourdins, des bandes bicolores répétitives en all over, des fonds jaunes pisses, des costumes qui font échos à l’imagerie du chansonnier et du troubadour, rehaussés de breloques et de clochettes ; de l’humour aussi, beaucoup même, satirique surtout.
The artist’s aesthetic palette is recognizable. Naive brushstrokes, bangs, horned helmets and clubs, repetitive all-over two-tone stripes, piss-yellow backgrounds, costumes that echo the imagery of the chansonnier and troubadour, embellished with charms and bells; humor too, lots of it, especially satire.

Les personnages déployés en performance créer des ouvertures, des rencontres, des confrontations temporelles qui renvoient aux temps pré-modernes où la révolte et les soulèvements populaires contestaient la voie de l’efficacité prise par l’histoire. Un bouffon, un colporteur, un homme de bois, un Prince de la Tire-lire, et tant d’autres en écriture qui adoptent le grommelot (charabia typique du théâtre satirique et du burlesque) dans un usage politique : moquer le langage savant et les élites, qui n’est pas sans rappeler le théâtre populaire, pour et par le peuple, du metteur en scène Dariau Fo. L’oeuvre pose la question de la relation et de la transmission des récits, de la culture populaire comme lien politique, de la performance comme résistance.
The characters deployed in performance create openings, encounters and temporal confrontations that hark back to pre-modern times, when revolt and popular uprisings challenged the path of efficiency taken by history. A jester, a peddler, a man of the woods, a Prince of the Tire-lire, and so many others in writing who adopt the grommelot (gibberish typical of satirical theater and burlesque) in a political use : mocking the learned language and the elites, reminiscent of the popular theater, for and by the people, of director Dariau Fo. The work raises the question of the relationship and transmission of narratives, of popular culture as a political link, of performance as resistance.

La dérision et la fourberie sont au coeur du dispositif esthétique et performatif. Elles ouvrent la possibilité d’une alliance entre le populaire et le marginal contre le dominant.
Derision and trickery are at the heart of the aesthetic and performative device. They open up the possibility of an alliance between the popular and the marginal against the dominant.

