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Un concept

Capitalocène

  • What ?
    Le responsable

Le capitalocène est un concept d’Andréa Malm pour désigner la responsabilité du capitalisme dans les dérèglements environnementaux qui nous amènent à la crise climatique actuelle. Le capitalocène souhaite créer un contrepried à l’anthropocène, conceptualisée par Paul J.Crutzen en 2002, affirmant que pour la première fois la force de transformation des écosystèmes et des équilibres environnementaux se trouvait dans l’humanité.

The capitalocene is Andréa Malm’s concept of capitalism’s responsibility for the environmental upheavals that have led to the current climate crisis. The capitalocene aims to create a counter-pride to the Anthropocene, conceptualized by Paul J. Crutzen in 2002, asserting that for the first time, the force transforming ecosystems and environmental equilibria was to be found in humanity.

La capitalocène souligne que tous les humains ne sont pas responsables et que les dérèglements climatiques et environnementaux doivent plus aux modèles économiques et sociaux de certains humain·es qu’à l’humanité pensée comme un ensemble homogène. Le capitalocène dit ainsi en creux que les rapports de dominations coloniales, l’ontologie extractiviste et expantionniste du monde, les mythes de la consommation et de la croissance sont responsables. Cette approche a ensuite été étoffée par Donna Haraway et Jason W.Moore.

The capitalocene emphasizes that not all human beings are responsible, and that climate and environmental disruption owe more to the economic and social models of certain human beings than to humanity as a homogeneous whole. The capitalocene thus says that colonial relations of domination, the extractivist and expantionist ontology of the world, and the myths of consumption and growth are responsible. This approach was later expanded by Donna Haraway and Jason W. Moore.

“L’écologie est subversive car elle met en question l’imaginaire capitaliste qui domine la planète. Elle en récuse le motif central, selon lequel notre destin est d’augmenter sans cesse la production et la consommation. Elle montre l’impact catastrophique de la logique capitaliste sur l’environnement naturel et sur la vie des êtres humains.”
Cornelius Castoriadis

Certain·es intellectuel·les critiques les limites du capitalocène, en soulignant que d’autres modèles économiques, tels que le communisme de l’ère soviétique, étaient extractivistes et polluants. En contrepoint il semble important toutefois de rappeler la très large domination du capitalisme dans les rapports économiques, y compris dans certaines régions du monde en apparence communistes, telles que la Chine. Il n’en demeure pas moins que la critique est intéressante en ce qu’elle souligne que ce dont il faut se méfier, ce n’est pas d’un nom mais d’une conception du monde et les imaginaires qui lui sont associés, en l’occurence ici les mythes de croissance, d’expansion, l’industrialisation, la production vs. la génération, l’abondance sobre, l’équilibre, le juste nécessaire ; ce que Cornellius Castoriadis nous invitait déjà à faire en 1975 dans L’institution imaginaire de la société.

bref, sûrement un mot encore à inventer pour préciser la pensée.

Some intellectuals criticize the limits of the capitalocene, pointing out that other economic models, such as Soviet-era communism, were extractivist and polluting. It’s important to remember, however, that capitalism dominates economic relations to a very large extent, even in some apparently communist regions of the world, such as China. Nonetheless, the criticism is interesting in that it emphasizes that what we need to be wary of is not a name, but a conception of the world and the imaginaries associated with it, in this case the myths of growth, expansion, industrialization, production vs. generation, sober abundance, balance, the just necessary; something that Cornellius Castoriadis invited us to do as long ago as 1975 in L’institution imaginaire de la société (The Imaginary Institution of Society).

surely a word yet to be invented to clarify our thinking.

à lire :

Andreas Malm et Alf Hornborg, « The geology of mankind? A critique of the Anthropocene narrative », The Anthropocene Review, vol. 1, no 1,‎ avril 2014, p. 62–69

Jason W. Moore,Anthropocene or Capitalocene ? Nature, History, and the Crisis of Capitalism. ed.PM Press/Kairos, 2016

Donna Haraway, « Anthropocène, Capitalocène, Plantationocène, Chthulucène. Faire des parents. [archive] », sur multitudes, 2 février 2017

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