Zombies Technologies
Les technologies zombies est une expression du chercheur José Halloy pour qualifier les technologies qui ne sont pas viables sur la longue durée, étant donné les conditions de leur production, mais qui continuent de pulluler à travers le monde étant donné leur rentabilité économique à court terme. Le chercheur qualifie donc ces systèmes technologiques de “morts” car voués à disparaître, notamment du fait des limites des ressources planétaires qu’ils exploitent, mais dans une tentative désespérée de survie et de prolifération margé tout. Il emprunte ainsi une image de la pop-culture (elle-même empruntée au vaudou et aux esprits chamans) : les zombies.
Zombie technologies is a term coined by researcher José Halloy to describe technologies that are not viable in the long term, given the conditions under which they are produced, but which continue to proliferate throughout the world because of their short-term economic profitability. The researcher describes these technological systems as “dead” because they are doomed to disappear, in particular because of the limits of the planetary resources they exploit, but in a desperate attempt to survive and proliferate in spite of everything; borrowing an image from pop-culture (itself borrowed from voodoo and shaman spirits): zombies.
“Les technologies zombies sont toutes les technologies qui, notamment parce qu'elles ne s'inscrivent pas, peu ou prou dans les grands cycles biogéochimiques, sont vouées à survivre sous une forme dégradée pour des durées particulièrement longues."”
Le choix des zombies n’est pas hasardeux. Le travail de recherche de José Halloy porte sur le vivant, appelant de ses voeux des recherches pour des « technologies vivantes », c’est à dire qui reposent sur le principe de finitude, de transformation/recyclage de la matière et d’économies d’énergies propre au vivant. Attention il ne s’agit pas de biomimétisme (qui relève presque de l’appropriation bioculturelle à des fins d’efficacité) mais bien de connections aux cycles biogéochimiques fondamentaux. Il s’agit de travailler “avec” le vivant et non “comme” lui.
The choice of zombies is no accident. José Halloy’s research focuses on living organisms, and he is calling for research into “living technologies”, i.e. technologies based on the principle of finitude, the transformation/recycling of matter and the energy savings inherent in living organisms. This is not biomimicry (which is almost a matter of biocultural appropriation for efficiency purposes), but rather connections to fundamental biogeochemical cycles. It’s about working “with” living things, not “like” them.
Cette approche est une réflexion à la croisée des sciences des techniques et des sciences sociales, invitant d’abord à reconsidérer notre place d’humain au sein du vivant et de mettre ainsi notre vision du technologique dans cette nouvelle ontologie. Cela implique d’accepter les limites et les contraintes et de travailler sur un temps long, de l’ordre de millénaires. Bref, du techno-solutionnisme moins le capitalisme (et autres -ism un peu nuls)
This approach is a reflection at the crossroads of the sciences of technology and the social sciences, inviting us first of all to reconsider our place as humans within the living world and to place our vision of technology within this new ontology. This implies accepting limits and constraints, and working over a long period of time, on the order of millennia. In short, it’s techno-solutionism minus capitalism (and other rather silly -isms).
👀 À lire :
Alexandre Monnin, Politiser le renoncement, Divergences, 2023
👀 To read :