Mercedes Dassy
Mercedes Dassy est une artiste chorégraphe qui développe une esthétique du hacking et de l’affect. Simultanément. Ou comment parler d’intime politique ou de politique de l’intime.
Mercedes Dassy is an artist-choreographer who develops an aesthetic of hacking and affect. Simultaneously. Or how to talk about political intimacy or the politics of intimacy.
La chorégraphe propose une esthétique hybride, une cyborg féministe (cf. Harraway) au travers de créations qui sont des rituels initiatiques à l’ère de l’hyper-connectivité, des basculements existentiels teintés de questionnements sur la pureté, le courage, la sensualité, la douleur, l’amitié, la domination, l’alliance, le soin, la survie. Le travail de Mercedes est éminemment politique et engagé, tant dans les sujets qui l’animent que la forme qui brouille les frontières.
The choreographer proposes a hybrid aesthetic, a feminist cyborg (cf. Harraway) through creations that are initiation rituals in the age of hyper-connectivity, existential tilts tinged with questions about purity, courage, sensuality, pain, friendship, domination, alliance, care and survival. Mercedes’ work is eminently political and engaged, both in the subjects that drive it and in the form that blurs boundaries.
L’esthétique fait la part belle au fond noir et aux contrastes lumineux, aux référents technologiques et post-internet, à la science fiction. Elle est peuplée de figures mythiques ; centaures, syrènes, cyborg, amazones s’entremêlent à la culture pop 2000. Une esthétique de temps de crise qui fusionne et génère à partir du chaos, avec générosité et parfois même humour, plutôt que de sombrer dans la fascination pour l’anéantissement.
The aesthetic features black backgrounds and luminous contrasts, technological and post-internet references, science fiction. It is populated by mythical figures: centaurs, syrenes, cyborgs and amazons intermingle with 2000 pop culture. An aesthetic for times of crisis that merges and generates from chaos, with generosity and sometimes even humor, rather than sinking into a fascination with annihilation.
SPONGEBABE IN L.A (4LOVE & ANXIETY) marque un tournant dans sa création. Si l’oeuvre s’inscrit dans la continuité de ses préoccupations et de son esthétique, elle n’en vient pas moins glitcher les certitudes et faire place à plus d’organique, de vulnérabilité, au souffle de la voix. Au milieu d’un placenta géant, enveloppée de l’innocence d’une membrane adolescente et comme sortie d’un bain iridescent, l’artiste met à nu le resset artistique qu’il lui a été donné de vivre, un cri de survie, une mutation de puissance. Une métamorphose qui déstabilise l’ordre établi.
SPONGEBABE IN L.A (4LOVE & ANXIETY) marks a turning point in his creation. While the work is in keeping with his preoccupations and aesthetic, it nonetheless slips away from certainties and makes way for more organic, vulnerable, breath of voice. In the midst of a giant placenta, wrapped in the innocence of an adolescent membrane and as if emerging from an iridescent bath, the artist lays bare the artistic experience she has been given to live through, a cry for survival, a mutation of power. A metamorphosis that destabilizes the established order.
“J'ai l'impression que ces dernières années je me suis métamorphosée de grosse moto en coquille vide, de souriceau âgé de deux heures gisant sur le bitume, en membrane d’on ne sait quelle créature qu’il ne faut pas triturer, en chevalière à armure de crystal, en coeur agrafé dans tous les sens, en vent frais, en ordinateur faisant quarante-trois mises à jours simultanées, en butin sacrifié aux forces obscures de l’univers, en imbécile trop sensible, en femme indépendante qui n’a besoin de personne, et qui d’ailleurs n’a jamais eu besoin de personne, en amie dépendante de ses amies, en ex-future maîtresse de chien nu du Pérou, en Sainte-Marie-des-grâces-et-de-la-pitié, en amante déter, en future-ex-amante déter, en ex-amante pas déter puis déter, - pause.”
